Comment la préparation mentale a changé la vie de Léon Marchand

Il a explosé aux yeux du grand public cet été suite à ses superbes courses et ses nombreuses médailles aux Jeux de Paris. Si Léon Marchand en est arrivé jusque-là, ce n'est pas simplement parce que c'est un bon nageur. Il a su mettre en oeuvre les conditions de sa réussite et notamment en intégrant la préparation mentale dans son quotidien de sportif de haut niveau. Lorsqu'il fait appel à Thomas Sammut, préparateur mental au cercle des nageurs de Marseille, Léon souhaite peut-être perfectionner sa nage, mais il veut aussi et surtout améliorer son bien-être !

1. En quête de bien-être

En 2020, lors de la période du confinement, Léon Marchand se retrouve loin des bassins et de la compétition. Le nageur reconnaît être au bord du burn-out à ce moment. Tout d'abord, parce qu'il prend du recul sur lui-même et se rend compte qu'il ne sait pas qui il est réellement en dehors de la natation. Egalement, il ne nageait pas avec la même mentalité que celle de maintenant. A cette période, il était davantage dans la recherche de performance, de titres et de records, au point de perdre le goût et le plaisir que lui procurait la natation. Pour Léon, le fait de ne pas se sentir légitime s'il ne ramenait pas une médaille lui procurait une mauvaise source d'énergie. Son préparateur mental rajoute qu'il était dans la peur de mal faire : "Il allait nager avec la boule au ventre. Préparer une compétition générait chez lui de l'anxiété, par peur de décevoir". Grâce à la vision de Thomas Sammut qui prône la performance par le bien-être, il lui a fallu réapprendre à se connaître, à s'aimer soi-même, ainsi que la natation.

2. Apprendre à se connaître...

Ensemble, Léon et Thomas ont ouvert des portes permettant au nageur de se redécouvrir, de savoir comment il fonctionnait, mais aussi de savoir qui il était et comment il se définissait : "La préparation mentale m'a permis de grandir en tant qu'humain. Elle m'a permis de savoir qui je suis en tant qu'humain et pas seulement en tant que nageur." Grâce à la préparation mentale qui lui apporte une réflexion sur lui-même, le nageur apprend à se redécouvrir, et même à s'aimer : "Avant, je ne m'aimais pas autant que maintenant. Désormais, je connais mes atouts et mes qualités et c'est aussi plus facile de rester focus sur soi quand on s'aime".

3. ...Pour prendre du plaisir

Cette découverte de soi par la préparation mentale amène Léon Marchand à un vrai déclic : "Qu'est-ce qui se passe si j'échoue ? En fait, je me rends compte qu'il ne va rien se passer de spécial. C'est-à-dire que ma famille sera toujours aussi contente pour moi". Ses pensées et sa motivation ne sont plus guidées par la peur d'échouer ou de mal faire, elles sont désormais entraînées par le simple plaisir de nager : "Maintenant je n'ai plus peur de l'échec. Je suis plus en mode : je profite et j'essaie". Le plaisir devient, pour le Toulousain, un mot-clé dans sa performance, un mot qu'il associe au fait de s'amuser, d'être confiant et sûr de ses capacités : "Je peux faire ce que je veux, je ne me mets pas de limites". Il intègre d'ailleurs cette notion de plaisir au moment de réaliser ses exercices de respiration basés sur la cohérence cardiaque pour se relâcher et être le plus détendu possible avant la course. Cet apprentissage de soi lui permet aussi de mettre en lumière des aspects qui pouvaient le déstabiliser dans la réalisation de sa performance. Notamment le fait de se concentrer sur ses courses à venir. Si certains athlètes ont besoin d'un temps pour se mettre dans leur bulle et visualiser la course à venir, Léon préfère penser à tout autre chose entres les séries et les finales qu'il dispute. Cela peut être lire des mangas ou des livres, mais ce qui compte pour lui, c'est de ne pas avoir fait la course avant même de l'avoir disputé, de ne pas s'imaginer tout un tas de scénarios qui auparavant lui amenait du doute et une baisse de confiance.